« Jeffrey & Nicholas »

« Listen, to the song here in my heart. A melody I start but can't complete »

Une nouvelle journée à Dalton venait de s'écouler, lentement, trop lentement. depuis quelques temps, tout semblait passer au ralenti aux yeux de Nick. peut-être était-ce à cause du fait qu'il ne dormait presque plus la nuit, tracassé par une chose que lui même ne comprenait pas, mais elle était là, dans ses pensées, s'appropriant toute son énergie et le rongeant de l'intérieur. On lui avait souvent demandé ce qu'il n'allait pas, lui qui, habituellement était si attentif aux autres, désormais il rêvait pourtant bien éveillé, sa tête étant déconnectée de la réalité totalement. Il essayait de savoir ce qui l'empêchait de fermer l’œil la nuit, mais ne trouvait aucune réponse à ses questions. Il était mal à l'aise, très mal à l'aise, et plus encore en compagnie de son meilleur ami, Jeff. La raison de son malêtre était surement liée à ce dernier, dangereusement liée. Depuis quelques temps, Nick s'était aperçu qu'il regardait le blondinet d'un œil neuf. De plus, lorsque leur peau se touchaient, un doux frisson lui parcourait la colonne vertébrale, le faisant frémir. Il ressentait quelque chose de plus intense qu'auparavant, qu'il y a quelques mois de cela. Comment avait-il pu changé ainsi son regard sur Jeff ? Il n'en avait aucune idée. Il savait simplement qu'il l'aimait, plus qu'un ami, plus qu'il ne l'aimait jamais aimé. Il l'aimait même beaucoup plus qu'il ne voulait l'entendre, trop. Ceci poussa Nick à éviter de plus en plus Jeff au fur et à mesure que ses ressentis à son égard s'éclaircissaient dans sa tête. Mais il savait qu'un jour où l'autre, il ne pourrait plus se cacher, un jour où l'autre il devrait lui dire pour se libérer de ce poids qui l’oppressait depuis un certain temps et qui ruinait l'amitié qu'ils avaient construit ensemble, la seule chose qu'ils construiraient surement jamais ensemble, surtout après l'annonce, Nick était persuadé que Jeff allait se comporter différemment avec lui, même s'il prétendrait le contraire, Nick, lui, ne pourrait plus le regarder dans les yeux sans se sentir incroyablement minable de lui avoir infliger cela, ces doutes, ce dégoût pour lui-même.

Comme à son habitude, Nick aimait respirer l'air frais dégagé par les arbres du parc après une longue journée de cours. Il se couchait toujours sur le même banc où, un jour, il était venu avec Jeff et y avait écrit leurs noms pour que Dalton ait toujours, quelque part, un souvenir de ce duo si spécial et avait vu le jour entre ses murs. Nick aimait particulièrement ce coin du parc, où il pouvait contempler les branches d'un arbre, planté derrière le siège de bois, se balancer d'un côté à l'autre au gré du vent, laissant parfois apparaître le soleil lorsqu'il n'était pas caché par un nuage gris. Étrangement, il préférait partager ce moment avec lui-même. On l'avait souvent pris pour un fou, au départ, mais, avec le temps, les élèves et les professeurs de l'académie s'étaient habitués à le voir là, seul, enfermé dans ses pensées. Penser qu'il dédiait généralement à des chansons qu'il interprétait sans cesse dans sa tête, cependant, récemment, ces chansons se dirigeaient secrètement à Jeff. Il ne pouvait contrôler cela, tout ceci le dépassait complètement. Encore une fois, il ne sut contenir l'image de son colocataire et les sentiments qu'il éprouvait pour lui, mais cette fois, la chanson qu'il interprétait dans sa tête passa aussi par sa bouche. Ainsi, au milieu du parc, il fredonnait Listen, du film Dream Girls adapté de la comédie musicale. Nick avait fermé les yeux et frappait les temps forts de la chanson de sa main sur le bois sec du dossier.

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« Listen, to the song here in my heart. A melody I start but can't complete »

Nick était enfoui au plus profond de ses pensées, accompagnées par son chant et ses battements lents, contrairement à ceux de son cœur lorsque Jeff était auprès de lui. Ceux-ci s'accéléraient subitement, étrangement, et ce depuis quelques temps, longtemps avant que Nick ne comprenne le pourquoi du comment. Il s'était toujours dit que Jeff n'était rien de plus que son meilleur ami, un meilleur ami qui pourtant l'attirait, sentimentalement et physiquement aussi. Pourtant, Nick n'était pas gay, il aimait simplement Jeff, plus qu'il ne l'imaginait, mais il devait se faire à l'idée que jamais ils ne se mettraient ensemble, jamais ils ne s'afficheraient comme un couple aux yeux de tous, alors, pour ne plus sentir se cœur rompre à tout bas, il avait préféré établir une pause dans leur amitié, l'évitant à longueur de temps, toujours un peu plus, sachant bien que Jeff pourrait avoir des doutes sur la nature de son comportement, des doutes purement fous et qui ne se rapprocheraient surement jamais de la vérité, malheureusement. Nick aurait voulu que Jeff le devine seul, mais il avait beau lui faire quelques petits signes pour le mettre dans la bonne voix, il ne les voyait pas et devait penser qu'il plaisantait. Mais non. Il ne plaisantait pas. Alors, il avait décidé d'oublier cette technique et de s'écarter de lui le plus possible, même si leur amitié en pâtissait car Nick ne pouvait plus faire semblant, cacher ses sentiments. Non. Aussi, il n'osait pas lui avouer, de peur qu'il se moque de lui, aille le raconter aux autres et pouvoir en rire avec eux. D'accord, il le connaissait pas cœur, mais dans cette situation-là, il ne savait pas comment réagirait Jeff. Nick, à sa place, serait incroyablement mal à l'aise. Apprendre que votre meilleur ami est amoureux de vous. Tout de suite, notre imagination travail, nous faisant repenser à beaucoup de choses que nous avons vécu avec la personne, de bonnes choses, des caresses amicales, des baignades, et si tout ceci n'avait pas été simplement amical ? Et puis quand Nick passait dans la salle de bain chercher quelque chose pendant que Jeff était sous la douche ? Bien entendu les parois de celle-ci étaient opaques, mais qui nierait un fait qui peut paraître tellement évident du genre que son entrée dans la pièce n'était qu'une excuse pour le regarder. Nick ne pouvait prédire la réaction de Jeff, mais il avait tout de même un mauvais pressentiment s'il le faisait, un très mauvais pressentiment.

La voix de Jeff eut le don de le faire sursauter, lui, étant couché sur le banc. Il ouvrit les yeux subitement et aperçut le visage de son meilleur ami à seulement quelques centimètres du sien. Rapidement, il sentit une immense chaleur dans ses joues habituellement roses. Là, elles devaient être bien écarlates, comme jamais elles ne l'avaient été, étant normal puisque jamais il n'avait été aussi proche de lui, à part lors d'une de leurs accolades entre amis qu'ils faisaient régulièrement, avant, puisqu'en l'évitant, il évitait aussi ce genre de contact physique, sachant pertinemment qu'il ne pourrait pas contrôler ses pulsions, situées au niveau du bas de son ventre. Et là, elles ne manquèrent pas à l'appel. Il se mit brutalement en position assise, tentant de se calmer, ne lâchant pas Jeff du regard. « Salut Jeff ! Tu m'as fait peur ! » Il enchaîna ses paroles par un éclat de rire, nerveux. Il s'arrêta un moment, l'observant attentivement. Il était parfait, magnifique des pieds à la tête et le vent qui bousculait délicatement ses cheveux vers l'arrière le rendait encore plus craquant. Nick crut qu'il allait fondre devant ce spectacle des plus beaux qu'il n'ait jamais eu l'occasion de voir. Il aurait rêvé se lever et coller ses lèvres sur les siennes faisant en sorte qu'elles ne forment plus qu'une. Mais il ne pouvait pas. Il ne devait pas. Un vague sourire s'afficha sur son visage. « Tu m'as entendu chanter ? » Dans sa tête, ces mots résonnaient de cette façon : tu as entendu ma chanson qui s'adressait à toi ? Tu as écouté les paroles ? Tu comprends que je t'aime ?. Il n'était pas sûr qu'ils résonnent de la même manière dans celle de Jeff.

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Les yeux de Nick suivaient Jeff lentement, ne voulant pas se détacher de lui, de sa beauté, de son merveilleux sourire, de tout ce qui faisait frémir le corps du brun lorsqu'il avait la joie de le voir, comme à son réveil où il pouvait le contempler quelques secondes avant qu'il n'ouvre les yeux sur le monde, sur lui, laissant à Nick un désespoir inconsidéré, effaçant le sourire qui s'était affiché lorsqu'il avait ouvert les paupières et avait vu la plus belle chose que cette Terre puisse offrir, pour la première vision de sa journée, une vision enchanteresse qui valait tout l'or du monde. Rien n'importait plus que Jeff, le reste, on pouvait s'en servir de siège et s'asseoir dessus, ce que Jeff venait der faire sur le banc : il s'assit délicatement, posant ses jolies fesses sur le bois dur, aux côtés de Nick qui ne cessait de rougir, faisant pression de ses deux mains sur la couture centrale du pantalon de son uniforme pour essayer de faire baisser le niveau du gonflement qui s'y était formé et qui n'avait pas attiré l'attention de Jeff, fort heureusement. Nick tenta tant bien que mal de cacher son petit problème, tirant sur sa veste le plus possible. Mais ce n'était pas assez, il fallait absolument trouver autre chose, une chose qui aurait le don de le sauver de ce malaise. Il l'avait trouvée rapidement, et ce grâce à Jeff qui ne portait pas le veston où le logo de la Dalton Academy y était brodé. Cependant, son idée comportait un risque : lorsqu'il enlèverait sa veste, il découvrirait son entrejambe à Jeff. Il le fallait, pourtant et prier qu'il ne remarque rien. Nick lâcha en vitesse son pantalon et tenta de déboutonner son haut et sortir ses bras de ses manches. TOut se passa bien, du moins c'était ce qu'il pensait, qui lui disait que Jeff n'avait pas noter la petite bulle qui trônait entre ses cuisses ? Peut-être l'avait-il même vu depuis longtemps, depuis le début. Des doutes s'intallèrent dans l'esprit de Nick, le faisant rougir encore plus même si cela devait être impossible à imaginer voire parfaitement contre nature.

Un clin d'oeil. Un rire. Tout ceci gênait plus que tout Nick qui se sentait fondre au fond de lui. Il aurait tellement voulu se coller à Jeff et forcer l'entrée de sa bouche, espérant qu'il ne le repousse pas, qu'il lui dise qu'il l'aime aussi, depuis toujours, qu'il le désirait, qu'il ressentait les mêmes choses que lui, passionément. Mais Nick savait qu'il était loin de la réalité. Il divaguait, comme à son habitude lorsqu'il était à ses côtés et bien évidemment à cause de sa fatigue qui s'était installée en lui rapidement, le faisant ressembler à un zombie du matin au soir, obligeant ses paupières à se fermer en écoutant les radotages de ses professeurs, ne le laissant pas se concentrer sur sa copie d'examens, scrutant le mur, l'air déconnecté de son environnement, plongé dans un sommeil intérieur profond, le regard vide d'expression. Ce qui n'était pas le cas à cet instant car Jeff avait réussi à raviver une petite étincelle dans ses yeux, les faisant briller de mille feux, illuminant son visage terne, estompant ses cernes marquées durement sous ses cils allongés qui avaient toujours ravi tout le monde. Plusieurs fois on avait complimenté Nick sur ses longs cils qui donnaient de la profondeur à son regard et invitaient les gens à lui accorder leur confiance.

Nick était perdu dans les traits de son meilleur ami qui avait écarté ses cheveux de son champ de vision, le gênant surement. Puis, il déplaça sa main à son collier, celui qu'il portait déjà lors de leur première rencontre et dont Nick en avait demandé la signification du R5. Il avait appris que Jeff avait fondé un groupe musical avec ses frères et soeurs. Amusant. Très vite, Nick avait remarqué que lorsque le jeune blond ne savait pas quoi faire de ses mains, il faisait glisser ses doigts sur le médiator. Et cela énervait Nick au plus haut point, le rendant nerveux. Encore une fois, il ne supporta pas la vue de ce geste, alors il lâcha son veston qu'il avait placé sur ses cuisses plus tôt et attrapa d'une main celle de Jeff, l'obligeant à arrêter son action, même si celle-ci le soulageait. « Arrête, tu sais très bien que je déteste ça. » Il y eut un léger silence avant qu'il ne reprenne sa réplique. « Mais, là, ce n'était pas une chanson normale... Bref, tu fais quoi là ? Tu ne viens jamais normalement, sauf le jour où on a écrit nos initiales et deux ou trois fois en plus. » Difficilement, il tourna la tête, droit devant et scruta l'horizon, les autres élèves parler entre eux. Il ne pouvait pas rester près de Jeff, c'était bien trop dur pour lui de ne pas lui avouer ce qu'il ressentait lorsqu'il le touchait, le voyait ou même pensait à lui. Nick ramena ses mains sur sa veste. « Désolé, j'ai plus beaucoup de temps, je vais devoir y aller... » En réalité, il avait tout le temps devant lui, mais il préférait partir que de respirer son parfum enhivrant. Malheureusement, il avait oublié que Jeff le connaissait par coeur et par conséquent son emploi du temps, donc, il saurait que Nick lui avait menti, comme il le faisait à chaque fois pour éviter la confrontation.

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Jeff avait remarqué son gonflement inaproprié. Désormais, il se moquait de lui, comme Nick l'aurait prédit. Il savait que Jeff ne pourrait pas râter une telle occasion pour rigoler de lui, en bien évidemment car c'était ce qu'ils faisaient à chaque fois qu'ils se retrouvaient ensemble, c'est-à-dire tout le temps. Bien entendu, Jeff n'avait pas idée que la réponse à sa question était lui-même. Il fallait pourtant qu'il le sache. Un jour où l'autre, il le saurait. Tout fini par se savoir, tout, tôt ou tard, dans n'importe quellles circonstances même si on s'est battu bête et ongle à garder cette chose secrète, celle qui nous fait honte, celle qui pourrait nous nuire et gâcher toute une vie, que ce soit la nôtre où celle d'un proche, celle qui nous brûle les lèvres et nous fait trembler lorsque l'on s'apperçoit que les autres approchent du but et que bientôt, ils découvriront ce secret si monstrueux pour nous qui ne nous fait pas fermer l'oeil de certaines nuits. Nick ne voulait pas cela pour lui, il ne voulait pas qu'on le surprenne, ce serait pire pour lui et Jeff, pour leur relation. Non. Il voulait lui avouer de vive voix, mais quand ? Comment ? Beaucoup de questions trôtaient dans sa tête sur sa manière de le formuler, de lui dire sans se faire rire au nez ou que Jeff pense qu'il sagit d'une sorte de blague ou défi lancé par quelqu'un. Nick pensait tellement fort à ceci qu'il n'entendait pas Jeff lui parler, ses mots résonnaient dans sa tête sans pour autant qu'il en comprenne le sens.

Nick frissonna intensément. Ses sens sévéllèrent en même temps, lorsqu'il sentit la pression de la main de Jeff sur son poignet. Il ne savait plus quoi faire, il sentait ses jambes trembler et des ailes lui pousser dans le dos, combattant son t-shirt pour se libérer et se déployer pour enfin l'emmener dans les cieux. Mais il n'avait pas d'ailes et ne s'envolait pas, au contraire, il se retrouva plus bas qu'il ne l'était : assis. Jeff l'avait obligé à revenir à sa position de départ en tirant sa main vers lui. Il crut fondre lorsque leur regards se croisèrent. Il sentait son corps le lâcher petit à petit et sombrer dans ses yeux alors que son gonflement était plus présent que précédemment. Il n'avait envie que d'une seule chose : passer sa main dans sa nuque et l'attirer vers lui pour unir ses lèvres aux siennes lentement et passionément. Il savait pourtant que s'il se laissait à ses fantasmes, Jeff le repousserait et lui mettrait, à coup sûr, « son point dans sa gueule ». Il devait résister même si c'était incroyablement dur. « Il ne se passe rien Jeff... Tout va très bien dans le meilleur des mondes. Désolé de t'avoir menti c'est que... Je... Je.. » Il se perdit dans ses prunelles, cherchant ses mots. Il était à un cheveu qu'il était la cause de son gonflement, qu'il l'aimait et qu'il voulait sortir avec lui. Il se mit à rougir fortement, ne voyant même pas que son visage se rapprochait dangereusement du sien comme s'il venait chercher ses lèvres. Heureusement, avant qu'elles ne se touchent, il se recula, dégageant son poignet de son emprise et détourna son regard du sien. Il n'allait tout de même pas gâcher cela maintenant ! Il se devait de trouver une excuse vallable. Il le devait, pour son bien, sa survie même. Il n'en trouva pas, il décida donc de lui dire la vérité, où du moins une parcelle de cette vérité. « Je ne souhaite plus qu'on se voit aussi souvent Jeff. J'ai... des problèmes de coeur et je ne veux surtout pas que ça t'affecte donc, si on pouvait faire une pause quelques temps, histoire que je mette mes idées et sentiments au clair si tu vois ce que je veux dire. » Il l'observa de nouveau, ne se souciant pas de l'espèce de demie-shpère grandissante entre ses jambes. Qu'est-ce qu'il n'aurait pas fait pour gouter à ces lèvres rien qu'une seule fois, les embrasser délicatement. Nick avait l'impression qu'elles se jouaient de lui, qu'elles l'invitaient à venir alors qu'elles savaient très bien qu'il ne pouvait pas. Elles le tentaient inlassablement, du matin au soir, jusqu'à ses rêves. Elles le hantaient. OUi, elle le hantaient tel un fantôme errant dans les caves d'un vieux château en ruine. Nick entendait presque leur voix sensuelle lui disant de s'approcher, toujours plus prêt et de se coller à elle doucement. Encore une fois c'était le cas. Bien qu'il ne se laissa pas avoir par leur chant, il ne put retenir sa main qui se plaça sur celle de Jeff. « Je suis désolé Jeff, mais je ne peux plus vivre ça tu vois, je dois m'éloigner un peu. Le plus dur sera dans notre chambre, mais là aussi je voudrais qu'on se parle le stricte minimum, seulement pour des choses très importantes. »

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Surpris, il se laissa secouer par Jeff, perturbé par ses mains posées sur sa peau. Enfin, pas directement sur sa peau, mais sur son vêtement, malgré cela, il avait l'impression qu'il le touchait directement, que le tissus n'existait pas et cette sensation était merveilleuse. Si merveilleuse que le gonflement qui s'était affaibli légèrement avait repris sa croissance sans que Nick puisse le contrôler et même sans qu'il le sache ! Il ne le remarqua donc pas, trop concentré sur le regard de son « meilleur ami ». Un meilleur ami qu'il voudrait plus que tout aimer, le chérir et l'honorer jusqu'à la fin de ses jours, telle une promesse de mariage, ses pensées divaguaient sur ses sentiments et la façon dont il pourrait lui faire sa déclaration, même si celle-ci pourrait gâcher une très belle amitié. Ils l'avaient forgé durant tellement d'années pour en arriver là. Ils étaient inséparables et leur relation avait trop évolué. Nick n'était pourtant pas gay, enfin, il ne le croyait pas jusqu'à ce qu'il découvre l'effet que lui faisait son soit-disant meilleur ami, cet effet que normalement seules les filles devraient lui faire. C'était si dur de prétendre que rien avait changé en lui, et même s'il voulait le faire, son gonflement lui rappelait ses sentiments. Il aimait Jeff. Il le désirait. Et malheureusement pour lui, ce ne serait jamais la même chose de son côté, Nick savait très bien qu'il devait se faire à cette idée bien qu'elle lui déchire le coeur, il devait se résigner à rester le gentil petit colocataire, meilleur ami de Jeff. Il ne pourrait pas le faire, il ne pourrait pas regarder Jeff comme avant, il ne pourrait pas lui parler comme avant. L'amour avait tout chamboulé dans sa tête, il ne pourrait plus lui parler du tout. Il n'avait pourtant ni honte ni dégout de l'aimer, au contraire, il en était fier, ou du moins c'était ce qu'il se disait, s'il en était vraiment fier, cela ferait bien longtemps qu'il lui aurait avoué. Peut-être qu'il était tout simplement trop lâche pour le lui dire, lui qui était si courageux, qui se montrait si courageux plutôt. Il était en réalité qu'un lâche, un gros lâche qui faisait déjà tout gâcher avant de lui dire. Son attitude aurait plus d'impact sur la dégradation de leur relation plutôt que son amour pour Jeff. Il voyait très bien qu'il exaspérait le blondinet, mais c'était plus fort que lui, il ne se sentait pas capable de rester à ses côtés sans éprouver une gêne ou une irrépressible envie de prendre ses lèvres. « Jeff... Ce n'est pas une fille qui se met entre nous, c'est autre chose. Ce que j'essaye de te dire c'est que... » Il mit une pause à sa phrase, voulant respirer un grand coup avant de reprendre. Déjà, ses joues s'étaient empourprées et son regard avait fuit celui de Jeff. « C'est que, pour toi, je suis peut-être ton meilleur ami, ton frère, qui tu veux, mais de mon côté, il y a bien plus que de l'amitié. » Il s'humecta les lèvres qui s'étaient bizarrement asséchées en même temps que sa gorge. Il replongea son regard dans le sien. « Jeff. Je crois que je t'aime. Vraiment. Je sais que ça peut te faire peur, ça me l'a fait aussi. J'ai eu peur de mes sentiments et surtout de ta réaction voilà pourquoi je ne faisais que t'éviter depuis ces dernières semaines. Mais je n'arrivais qu'à t'énerver et t'éloigner de moi, ce que je ne veux pas du tout. Jeff, je t'aime et bien que je sais que ce n'est pas réciproque, je te le dis quand même. J'ai essayé de te le cacher, mais je n'y arrive plus. » Il baissa les yeux, essoufflé. Jamais il n'avait tenu une si longue et dure réplique. Jamais il n'aurait pensé lui dire. Mais il ne pouvait plus s'arrêter de parler, il s'imaginait le pire. « Voilà, tu peux partir, me tabasser si ça te chante. Moque-toi de moi, fais-moi la risée de Dalton. Change de chambre par peur... »

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bien tendu qu'il savait que Jeffrey n'était pas gay, il ne savait même pas qu'il l'était lui aussi avant d'avoir ces étranges sentiments pour lui, des sentiments bien trop forts pour qu'il les cache plus longtemps au risque de se voir consumer par eux et finir par être brutal avec son meilleur ami. Ce type de relation est trouvable partout. Une personne aime l'autre mais comme elle sait que l'autre n'éprouvera jamais les mêmes sentiments, la première rend la vie de la deuxième un véritable enfer. Cas classique et à ne pas laisser passer. Heureusement, Nick avait pris son courage à deux mains et lui avait tout avouer avant d’aggraver les choses. Peut-être que c'était bien pour eux, peut-être pas. Seul l'avenir pourrait le dire, et encore, il pourrait le dire si seulement il avait une bouche et si seulement c'était une vraie personne, or ce n'était pas le cas, donc rien ne pouvait prédire ce qu'il se passerait entre eux. Nick espérait simplement que, si Jeff n'éprouvait pas la même chose, il ne se préoccupe en aucun cas de ses sentiments et ne change en rien son comportement envers lui. C'était peut-être innocent, puisque bien sûr son comportement allait changer, il allait faire attention à ses mots, à ses gestes pour te pas le blesser, lui donner de faux espoirs ou encore engendrer un de ces gonflements permanent dans le pantalon de Nick. Gonflement qui avait attiré l'attention du blondinet et par la suite, rendu encore plus rougeâtre Nick qui ne voulait qu'une seule chose : se terrer dans un trou de souris ou mettre sa tête dans le sol tout comme les autruches dans le sable. D'ailleurs, comment faisaient-elles pour ne pas se casser le cou ? Si Nick les imitait, il se retrouverait bien vite à l'hôpital, assommé par la dureté du sol. Mais pour l'instant, tout ce qui l’assommait était le regard insistant de Jeff, et ses excuses se bataillant dans son crâne pour au final ne rien dire sur ce fait et garder un regard vide sur son ami. Il n'entendait qu'à moitié les propos de Jeffrey jusqu'à ce dernier ne le mit mal à l'aise en se méfiant de lui et en prétendant qu'il y aurait une possibilité à ce qu'il le viole. Une grimace amère s'afficha sur son visage, montrant son mécontentement et le fait que Jeff l'ait vexé en déclarant cette phrase. Son comportement avait déjà bel et bien changer, bien qu'il ne l'aurait pas vu ainsi et même si Nick le lui aurait dit, il savait qu'il passerait pour un paranoïaque, se faisant des films et tirant des conclusions trop hâtives. Donc, il se tut pour laisser voler à la place de ses paroles, une aura ombrageuse à faire frémir. Cependant, elle s'estompa rapidement, laissant place à un léger sourire en coin en réponse à celui de Jeff. Il hésita à venir dans ses bras, mais au final, il s'y retrouva bien vite, fermant les yeux, respirant simplement son odeur et ne pensant à rien. Rien d'autre que ce moment si parfait, si heureux, le rendant si heureux. Non pas à cause de ses sentiments, mais plutôt grâce au fait que Jeffrey ne prenne pas plus de distance qu'avant juste pour ce qu'il lui avait dit. Si les rôles étaient inversés, Nick ne savait pas s'il aurait réagi comme lui, peut-être aurait-il évité ce genre de démonstration d'affection pour un petit moment, mais les rôles n'étaient pas inversés donc il ne pouvait pas s'avancer là-dessus. Il était simplement heureux d'être tout contre Jeff et il le montrait avec ce sourire non plus en coin mais bien écarté, la mine réjouie. Il était évident qu'il ne voulait pas quitter ses bras, qu'il voulait y rester pour l'éternité et bien plus -si possible-, mais à contre-coeur, il s'écarta doucement. « Merci Jeff. Merci de ne pas changer. Tu es tellement parfait. Sache que je ne vais te forcer en rien. Il ne se passera rien entre nous et je l'ai compris. Je devais juste te dire ce que je ressentais pour être mieux dans ma tête. Si tu pouvais garder ça pour toi, ça m'arrangerait bien. Tu vois, je suis pas sûr d'être gay à 100%. Mais je suis sûr de t'aimer. C'est assez étrange mais bon... » Il finit par se taire de nouveau. Jeffrey était tellement beau. Il n'était pas seulement tomber amoureux de son physique, mais bien plus de son caractère, de son intérieur, de lui. Inconsciemment, il lui prit la main, nouant ses doigts au sien après les avoir caresser doucement. Ce contact était si doux, délicat et bon.

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