Lima, Ohio, Etats-Unis. Les oiseaux chantaient, accompagnant le bruissement des feuilles qui frémissaient sous le vent qui avait été annoncé à la télévision quelques jours plus tôt sur la grande place de Lima si chère au coeur des Duval puisqu'elle a vu naître Nick, ce petit garçon brun, sautillant sur les pavés rugueux, courant dans tous les sens, essayant d'échapper à son père dans un jeu d'attrape-moi-si-tu-peux, sa mère, elle, étant restée en retrait, tenant son ventre rond, puisqu'elle était enceinte. Ce tableau était tout simplement parfait, rien ne semblait pouvoir effacer ce bonheur sans égal qui régnait dans la famille, et plus à l'approche de cette nouvelle venue qu'ils appelleraient Aya. Nick se faisait déjà une grande joie de s'occuper de sa merveilleuse petite sœur, lui apprendre des tas de choses, la protéger envers et contre tout, s'amuser avec elle, l'aimer.

Bien entendu, en premier lieu il fut légèrement jaloux de voir ses parents s'occuper de la nouvelle venue et le laisser un peu sur la touche. Malgré cela, il ne le leur a jamais reproché, voyant le bonheur sur leur visage et comprenant qu'il n'avait pas à s'en faire et que c'était normal qu'ils partagent leur amour pour eux deux. Il avait appris à s'y faire à longueur de temps. Il appréciait même presque le faire d'être un peu libre bien qu'à chaque dépassement de limites, ses parents le rappelaient à l'ordre et le calmaient rapidement. Un jour, il avait même entendu une discussion entre eux sur ce point-là. Ils pensaient que la venue d'Aya l'avait embêté, qu'il essayait d'attirer l'attention sur lui, ce qui n'était absolument pas vrai. Mais sans cette discussion, jamais Nick n'aurait gouté aux joies de la chanson puisqu'ils avaient décidé, à la suite de cela, de lui payer un professeur de chant pour qu'il s'exprime.

Puis, le congé maternité de sa mère expira, lui laissant l'entière responsabilité de sa petite sœur sur les bras. Ses parents avaient bien engagé plusieurs nourrices, grâce à leur énorme somme d'argent qu'ils gagnaient, mais Nick se sentait obligé de veiller sur Aya même si elle aurait une cinquantaine de gardes du corps autour d'elle, prêts à annihiler quiconque s'approche de la petite fille. A certains moments, Nick pensait être l'un de ces gardes du corps battis comme des armoires à glaces. Il aurait tout fait pour sa petite sœur, tout, il lui aurait même donné sa vie s'il avait fallu. Malheureusement, il aurait aimé être appuyé par ses parents qui préféraient sortir les soirs en amoureux -quand ils n'étaient pas en voyage d'affaires- plutôt que de passer leur temps libre avec eux. Encore une fois, Nick se tut, refoulant tout ceci en lui, sachant pertinemment qu'un jour ou l'autre, ses pensées allaient jaillir de sa bouche telles des lames acérées contre ses parents.

Alors qu'ils déjeunaient, lui, sa sœur de dix ans et ses parents, ces derniers se jetèrent un regard complice et s'échangèrent des sourires accompagnés de petits coups de têtes dans l'air voulant dire « allez vas-y ». Très vite, Nick comprit leur petit jeu et leur demanda ce qu'il y avait. Après un court silence, sa mère lui répondit qu'elle était de nouveau enceinte. de nouveau enceinte. Ces mots résonnaient sans cesse dans la tête de Nick, eux qui ne s'étaient même pas occupés d'Aya avaient mit en route un troisième enfant pour que lui-même s'en occupe, mais il avait autre chose à faire que le babysitteur. Il fronça les sourcils, prenant un ton sérieux il laissa échapper ses ressentiments qu'il contenait depuis des années, sous les yeux ébahis de sa petite sœur qui se mit à rire après son discourt. Malheureusement, celui-ci n'amusa pas ses parents qui lui ordonnèrent de monter dans sa chambre et d'y rester jusqu'à ce qu'ils viennent lui parler. Ils ne vinrent jamais lui parler. Ils l'avaient encore oublier, encore une fois. Ce n'était que quelques semaines plus tard qu'ils exposèrent leur sentence. Ils avaient décidé de l'envoyer dans une école privée où il y vivrait la semaine, sans pouvoir les voir.

Ce jour-là, le soleil brillait, les oiseaux chantaient, on se serait cru dans un de ces thrillers où tout commence bien et fini par déraper après la première demi-heure. Au moins, c'était sûr qu'il n'y allait pas avoir de bain de sang. C'était la réalité pas de la fiction. Personne n'allait poignarder Nick et aucun fantôme n'allait le pousser par la fenêtre de son tout nouveau « chez lui ». En effet, le jeune brun était arrivé à Dalton deux jours avant la reprise des cours. Bien entendu, ceux étant déjà entamèrent des messes basses avec leur collègues, se demandant qui il était, d'où il venait. Nick entendait presque leurs discussions incessantes, parfois déplacées. Il espérait sincèrement que personne ne viendrait lui chercher des poux puisqu'il était nouveau. Cependant, il doutait fort qu'il se fasse de nouveaux amis ici, du moins, en dehors de son camarade de chambre qu'il devrait côtoyer jour et nuit.

Avant d'ouvrir la porte de sa chambre, il respira à fond, la contempla et se concentra, se disant que son colocataire était sympathique, discret, non trop envahissant, lui laissant ainsi la place de respirer. Il tourna la poignée et poussa la porte. Une lumière aveuglante apparut devant lui. Ce n'était pas Jésus, ni même un extra-terrestre, juste le soleil qui traversait la pièce, de la fenêtre ouverte placée au mur parallèle à l'entrée. Il examina consciencieusement les lieux, tournant la tête de tous côtés. C'était une nouvelle ville, une nouvelle vie à quoi Nick devait se faire le plus rapidement possible.

Contrairement à ce qu'il pensait, il s'intégra assez facilement au sein de l'académie et des autres élèves, en partie grâce à son colocataire, Jeffrey qui était devenu petit à petit son meilleur ami. Entre eux, les évènements s'étaient enchaînés, ainsi que les bêtises et les taquineries. On pouvait dire qu'ils s'étaient trouvés ! Qu'ils faisaient la paire ! Une paire joyeuse et sans orage. Ils avaient même intégré les Warblers ensemble et ne pouvaient se passer l'un de l'autre.
Désormais, Nick est légèrement perdu quant à la nature de leur relation. Il ne saurait que dire, simplement que Jeff le fait frémir et au contact de sa peau, un doux frisson lui parcourt le dos. Il ne sait toujours pas ce qui lui fait cela.